V
Parrot Street était une infâme ruelle, bordée en partie par des terrains vagues, quelque part entre les dépôts de chemins de fer de l’Est et les Hackney Marsh. Un paysage d’énormes tubes métalliques, de locomotives renversées et rongées par les mille dents de la rouille, de rails tordus et s’enchevêtrant comme des macaroni pour mangeurs de fer, et des piles de traverses de bois, de tuyaux de toutes sortes, des roues, des chaudières ajourées comme des dentelles par les oxydes. Comme bruits, quelques sifflements, quelques halètements de machines ou, parfois, venant des marais proches, le cri sinistre d’un oiseau aquatique, tadorne ou courlis.
— Pas folichon le coin, fit Ballantine en arrêtant la Jaguar à l’entrée de la rue. Espérons maintenant que nous ne nous sommes pas trompés.
Mais, sur la droite, un écriteau émaillé, fixé à un vieux mur, balaya les derniers doutes. « Parrot Street » disait l’écriteau.
— C’est le bon endroit, constata Morane. Abandonnons la voiture ici afin de ne pas éveiller l’attention, et trouvons le numéro 26.
En silence, ils s’avancèrent le long des terrains vagues encombrés de détritus de toute espèce, le long des maisons aux façades grêlées, aux toits percés comme des écumoires. Ils n’eurent aucune peine à trouver le numéro 26 : une construction de meilleure apparence que ses voisines, à un seul étage et au toit pointu à l’extrême et faisant songer à un monstrueux éteignoir. Devant la maison, la séparant de la chaussée, s’étendait un étroit jardinet mal entretenu où poussaient quelques fusains rabougris. Derrière la porte d’entrée de l’habitation dont le panneau supérieur était remplacé par une vitre dépolie protégée par un grillage en fer forgé, une faible lueur brillait.
— Il y a quelqu’un, dit Bill à voix basse. Au moins, on ne sera pas venus pour rien… On entre, commandant ?
— Bien sûr. Nous sommes là pour ça.
Il poussa une grille de fer rouillé et, suivi par l’Ecossais, pénétra dans le jardinet. Quelques pas et les deux hommes atteignirent la maison. Sans hésiter, Morane mania un heurtoir de bronze fixé au chambranle. Il se tourna alors vers Ballantine et murmura :
— A présent, mon vieux Bill, attendons que Madame Mo daigne montrer le bout de son nez.
Ils ne durent pas patienter bien longtemps. La porte s’ouvrit presque aussitôt, mais ce ne fut pas Madame Mo qui parut, du moins tout le laissait supposer. L’homme dont la silhouette se découpait dans l’entrebâillement de la porte était d’assez haute taille, maigre, avec un visage sombre, à la mâchoire inférieure pendante et découvrant des dents jaunes, faisant songer à celles d’un cheval, des yeux d’un bleu délavé et des cheveux noirs, huileux qui, séparés au milieu du crâne par une ligne nette, pendaient en une double frange de chaque côté de son front. L’inconnu, qui portait un costume de grossier drap bleu, mal coupé, devait être indou ou, mieux, birman.
— Que pouvoir pour sahibs ? interrogea-t-il en mauvais anglais.
— Nous désirons voir Madame Mo, répondit Bob sans hésiter.
— Et pourquoi les honorables sahibs désirer voir m’am Mo ?
Bob tendit à son interlocuteur la carte de réclame pour le Masque Sacré du Tibet. Le métis s’en empara et y jeta un rapide regard.
— Sahibs entrer, dit-il. Eux voir m’am Mo.
On entendit le bruit d’une chaîne que l’on décrochait et la porte s’ouvrit toute grande. Sans se faire prier davantage, Bob Morane et Bill Ballantine pénétrèrent dans un corridor aux murs nus, où le plâtre s’écaillait jusqu’à découvrir par endroits la surface rugueuse des briques. Emprisonnée dans une tulipe de verre crasseux, une lampe de faible voltage brûlait, diffusant une pauvre lumière de feu follet.
Le métis avait refermé la porte d’entrée derrière les deux visiteurs. Il longea le couloir et ouvrit une seconde porte, pour se tourner ensuite vers Bob et l’Ecossais en disant :
— Entrer, sahibs.
Morane et son ami obéirent et pénétrèrent dans une pièce de cinq mètres sur cinq environ et encombrée d’objets hétéroclites qui la changeaient en un véritable antre de sorcière : hiboux et chouettes empaillés, bocaux d’alcool contenant des serpents, des crapauds et des lézards, bottes de plantes séchées pendant au plafond. Sur une étagère, une série de crânes, dont un crâne humain, semblaient ricaner en tournant vers les nouveaux venus les trous noirs de leurs orbites. L’obscurité presque totale régnant dans les coins les plus reculés accentuait encore le caractère sinistre de ces objets.
C’était cependant la table, dressée au milieu de la pièce, qui devait retenir l’attention de Bob et de Ballantine. Eclairée par une lampe à abat-jour d’opaline vert d’eau, posée sur l’un de ses coins, elle offrait elle aussi tout un bric-à-brac pseudo-magique. Une sphère de cristal y voisinait avec un jeu de tarots étalé, un petit crocodile empaillé avec un serpent desséché ; il y avait aussi quelques vieux livres parmi lesquels Bob n’aurait pas été étonné de découvrir les Admirables Secrets du Grand Albert et les Clavicules de Salomon.
Assise derrière la table, une créature aussi abracadabrante que tout ce qui l’entourait. C’était une femme à laquelle il eût été difficile, voire impossible, de donner un âge précis. Elle pouvait avoir cent ans, mais aussi soixante. Vêtue de soies voyantes, les doigts chargés de bagues sans valeur, elle montrait un visage ridé comme les flancs d’un volcan, aux pommettes saillantes, aux yeux bridés. Un visage de Chinoise.
Longuement, la sorcière dévisagea ses deux visiteurs. Cette inspection dut la satisfaire – Morane et Bill essayaient de paraître aussi innocents que possible – car elle déclara :
— Vous êtes de bien gentils jeunes gens pour venir ainsi rendre visite à cette vieille Madame Mo. Que puis-je pour vous ?
En dépit de son apparence, il n’y avait rien d’asiatique en cette femme, et Bob comprit qu’elle n’avait sans doute jamais vu la Chine, qu’elle devait être née à Londres. Son anglais parfait tendait d’ailleurs à corroborer la supposition de Morane, et ce dernier comprit que, telle quelle, madame Mo serait peut-être plus facile à manier.
A nouveau, Bob montra la carte reçue par Ballantine.
— Nous venons pour le masque du Tibet, expliqua-t-il.
Les regards de la sorcière se firent soudain soupçonneux.
— Pourquoi vous êtes-vous dérangés ? interrogea-t-elle. Il suffisait de me retourner cette carte, et je vous aurais aussitôt envoyé le Masque Sacré.
— Nous devions venir à Londres, dit Ballantine en exagérant à dessein son accent écossais, et nous avions envie de vous voir. Madame Mo, c’est un drôle de nom.
Le géant cligna de l’œil.
— Et puis, continua-t-il, vous avez dit un jour la bonne aventure à l’un de nos amis. Paraît que vous lui avez annoncé des choses extraordinaires, qu’il deviendrait riche, et il a gagné le gros lot à la loterie. Alors, on voudrait que vous nous prédisiez aussi un peu notre avenir à nous.
Un sourire triomphant apparut sur le visage de la femme.
— Madame Mo est infaillible ! claironna-t-elle. Madame Mo ne se trompe jamais !
Elle se calma soudain et, se reculant un peu, ouvrit le tiroir de la table, en disant :
— En attendant que je vous prédise votre glorieux avenir, jeunes gens, je vais vous donner le Masque Sacré du Tibet.
Du tiroir, elle tira deux petites boîtes de métal – du plomb à ce qu’il parut à Bob – qu’elle ouvrit. De ses doigts décharnés, elle souleva les couvercles des boîtes et découvrit deux petits masques d’argent, d’un diamètre de trois ou quatre centimètres chacun, et dont l’image de la carte était la représentation exacte.
« Aucune erreur possible, pensa Morane. Il ne peut s’agir que de Lui… »
Un petit frisson de terreur naquit au creux des reins du Français à la pensée de ce personnage que, jusqu’à présent, en son for intérieur, il n’avait désigné encore que par ce pronom personnel, « Lui », comme s’il craignait de formuler son vrai nom. On craint ainsi de nommer certaines puissances mauvaises, de peur qu’elles ne se manifestent.
Ce fut ce moment que Bob choisit pour passer à l’action. Comme Madame Mo poussait les deux petites boîtes vers Bill et lui, il saisit l’un des poignets décharnés et demanda sèchement :
— Pourriez-vous nous dire, Madame Mo, pourquoi ces masques sont enfermés dans des boîtes de plomb ?
La sorcière sursauta, parut se troubler, puis elle expliqua d’une voix mal assurée, où perçait une peur naissante :
— Ils viennent du Tibet comme ça. Sans doute pour éviter qu’ils perdent leur pouvoir. Le plomb protège des influences néfastes.
— Les influences néfastes ! Mon œil ! fit Bob, qui commençait à avoir sa petite idée au sujet des « masques sacrés ».
Il décida de pousser Madame Mo dans ses derniers retranchements.
— Avez-vous déjà entendu parler de l’Ombre Jaune ? demanda-t-il à brûle-pourpoint.
Cette fois, la vieille devineresse se troubla tout à fait. Ses yeux bridés s’élargirent de terreur et ses lèvres se mirent à trembler convulsivement. Malgré cela cependant, elle secoua la tête, en disant :
— L’Ombre Jaune. Je ne connais pas.
Bob lâcha le poignet de Madame Mo. Il haussa les épaules.
— Tant pis, fit-il sur un ton d’indifférence feinte, si vous ne voulez pas nous parler, à nous, ce seront les hommes de Scotland Yard qui vous interrogeront. Ils n’hésiteront pas à vous accuser de complicité d’assassinat. …
La terreur de Madame Mo parut monter davantage encore. Elle hocha la tête avec désespoir, tout en murmurant :
— Non. Pas Scotland Yard. Pas Scotland Yard.
— Alors, insista Morane, dites-nous ce que vous savez sur l’Ombre Jaune et nous vous laisserons en paix.
Un éclat de rire amer s’échappa de la gorge contractée de la sorcière.
— Me laisser en paix ! Si je parle, l’Ombre Jaune, lui, ne me laissera pas en paix… Il me fera exécuter. Exécuter.
Morane fit mine de ne pas avoir entendu ces dernières paroles.
— Puisque vous ne voulez pas parler, dit-il en se levant, vous allez nous suivre à Scotland Yard.
Comme Madame Mo ne bougeait pas, Bill Ballantine ajouta, prenant son air le plus menaçant :
— Allons, en route. Ou, s’il faut que je vous prenne sous le bras comme un paquet de linge sale.
En parlant, l’Ecossais étendait ses grandes mains, aussi larges que des roues de brouettes, pour ensuite les fermer et les ouvrir lentement, comme s’il écrasait quelque chose. Cette mimique parut impressionner beaucoup Madame Mo, car elle fit d’une voix basse :
— C’est bien, je parlerai. Que voulez-vous savoir ?
— Dites-nous tout d’abord qui est l’Ombre Jaune et où nous pourrons le trouver, fit Bob. Nous aimerions connaître l’endroit où se trouve Jack Star, si vous le connaissez.
La vieille diseuse de bonne aventure hésita, saisie sans doute par une dernière crainte, sinon par un scrupule. Finalement, elle se décida.
— Le véritable nom de l’Ombre Jaune, commença-t-elle, c’est M…
Elle n’en dit pas davantage, car il y eut un petit choc sourd. Elle sursauta et une expression d’intense douleur, à laquelle se mêlait un peu de surprise, se marqua sur ses traits ravagés par les ans. Ses lèvres s’arrondirent pour prononcer un nom, mais rien n’en sortit et elle s’écroula soudain en avant, d’une pièce, la face contre la table, pour ne plus bouger. Entre ses omoplates, un poignard était planté jusqu’à la garde.
Durant quelques secondes, Bob Morane et Ballantine étaient demeurés immobiles. Un peu oppressés, comme si un poids avait pesé sur leurs poitrines, ils scrutaient l’ombre de la pièce derrière le fauteuil de la malheureuse Madame Mo, cette ombre d’où devait avoir jailli l’arme mortelle et dont, lentement, une forme humaine se dégageait à présent. Aussitôt, les deux amis reconnurent le Birman aux mâchoires chevalines qui les avait accueillis à leur arrivée. Dans son poing droit, l’homme tenait un long couteau à la lame brillante et, sur son visage sombre se lisait une froide détermination de tuer.
Lentement, sans quitter les visiteurs du regard, le Birman s’avançait. Morane ne lui laissa cependant pas le loisir d’approcher davantage. Sa main droite, creusée en forme de cuiller, cueillit la boule de cristal massif posée sur la table et, d’un mouvement circulaire du bras, il la propulsa, à la façon d’un boulet, vers l’agresseur. Cette action fut si rapide que l’homme au poignard n’eut pas le temps de se dérober. Atteint en pleine poitrine par la lourde masse de cristal, la respiration coupée, il poussa un hoquet, tandis que le bras armé du poignard lui retombait le long du corps. Ballantine ne lui laissa pas le temps de récupérer. Avec une souplesse que ne laissait pas supposer son énorme corps, il bondit par-dessus la table et, d’un terrible crochet du droit à la pointe du menton, mit définitivement le meurtrier hors de combat.
Comme Bill revenait vers lui, Bob souleva la tête de Madame Mo, mais la sorcière était bien morte.
— Allons, elle ne parlera plus, fit Bill. Ce coquin – il désignait le Birman – a fait mine de quitter la pièce, pour y pénétrer à nouveau, sans que nous nous en apercevions, par cette autre porte, située derrière Madame Mo. L’obscurité quasi totale régnant en cet endroit l’aura servi et il aura pu suivre notre conversation. Quand il comprit que Madame Mo, qu’il était sans doute chargé de surveiller, allait nous révéler l’identité de son maître, il l’a tuée en lui lançant un de ses couteaux.
— Cela a dû se passer de cette façon, approuva Bob. Le reste regarde le Yard. Nous allons prévenir Sir Archibald Baywatter, afin que ses hommes viennent perquisitionner dans cette maison. Ils ont l’expérience de ce genre d’opération et ne manqueront pas de découvrir des choses intéressantes.
Tout en parlant, Bob avait refermé les deux petites boîtes de plomb contenant les masques. Il en tendit une à Ballantine et empocha l’autre, en disant encore :
— Emportons ces babioles. Elles devront être étudiées avec soin par les experts de Scotland Yard, et j’ai dans l’idée que ladite étude nous réservera des surprises… Maintenant, ligotons notre lanceur de couteaux, puis tâchons de trouver un téléphone pour nous mettre sans retard en rapport avec Sir Archibald et…
Morane n’eut pas le loisir d’achever. Un cri avait retenti au-dehors, tout proche, déchirant le silence de la nuit comme un poignard déchire une peau de tambour trop tendue. Une sorte de plainte longuement modulée, à ce point lugubre qu’elle semblait n’avoir pu être poussée par aucun être vivant, bête ou homme. Presque aussitôt, un second cri éclata, semblable au premier, puis un troisième, un quatrième, tous venant d’une direction différente.
Ballantine et Morane échangèrent des regards inquiets.
— Qu’est-ce que c’était, à votre avis, commandant ? interrogea l’Ecossais.
Une terreur latente avait envahi les traits de Bob Morane.
— Ce que c’était, Bill ? fit-il d’une voix blanche. L’appel des dacoïts tout simplement.
Bob connaissait, pour avoir eu affaire à eux déjà, les redoutables tueurs indous dont la secte semblait, sous l’impulsion d’un nouveau maître, avoir pris récemment un regain d’activité. Les dacoïts, experts dans l’art de tuer, étaient des adversaires redoutables, car ils maniaient le poignard avec une incroyable dextérité, et leur âme ne connaissait ni la peur, ni la pitié. C’étaient des bêtes féroces enfermées dans des enveloppes humaines.
Serrant à la fois les poings et les mâchoires, Bob Morane avait réussi à reprendre tout son empire sur lui-même.
— J’aurais dû penser que, si l’Ombre Jaune et Lui ne font qu’une seule et même personne, il employait des dacoïts, murmura-t-il.
Ensuite, à haute voix, il reprit, à l’adresse de Bill :
— Ils sont tout autour de nous, et nous allons devoir fuir pour sauver nos vies. Les dacoïts ne plaisantent pas. Avant tout, éteignons la lumière.
Il fit jouer l’interrupteur de l’unique lampe posée sur la table, et l’obscurité se fit dans la pièce.
— Maintenant, reprit encore Morane, filons.
Il entendit Ballantine qui se dirigeait vers la porte.
— Non, pas par-là, Bill. Par la fenêtre.
Cette fenêtre devait donner sur le côté de la maison. Silencieusement, Bob l’ouvrit et tous deux prêtèrent l’oreille, attentifs au moindre bruit. Comme rien ne se faisait entendre, ils s’enhardirent et enjambèrent l’appui de la croisée, pour prendre pied sur un terrain vague encombré de vieilles caisses et futailles. Longeant le mur, prêts à réagir à toute agression, ils s’avancèrent vers la rue. Ils allaient atteindre l’angle de la maison quand, venant de derrière un amoncellement de tonneaux démantibulés, une voix se fit entendre. Ce n’était qu’un chuchotement, mais Morane et son compagnon distinguèrent cependant nettement les mots prononcés : Si vous voulez retrouver Jack Star, allez au numéro 92, Phalanx Street. 92, Phalanx Street.
Ni Morane ni Ballantine n’eurent le temps de s’étonner. Il y eut un bruit de fuite et une ombre, quittant l’abri des tonneaux, fila vers le fond du terrain vague, où elle se perdit.
Avant de se demander s’ils allaient suivre ou non ce conseil qui venait de leur être donné, les deux amis devaient songer à sauver leurs vies. D’où ils se trouvaient à présent, ils pouvaient observer la rue, qui leur parut déserte.
— A la voiture ! murmura Bob. Si nous en avons encore le temps.
Les deux amis bondirent. En quelques enjambées, ils traversèrent le jardinet et débouchèrent dans la rue. A toute vitesse, ils se mirent à courir en direction de l’endroit où ils avaient abandonné la Jaguar. Ils atteignirent cette dernière sans que personne tentât de leur barrer le chemin. Aussitôt, Ballantine s’installa au volant et mit le contact. Le démarreur fonctionna, mais le moteur ne tourna pas. Bill fit une seconde tentative, sans plus de résultat.
L’Ecossais poussa une exclamation de colère.
— Quelqu’un a trafiqué mon engin ! Si je tenais celui qui…
Ballantine mit pied à terre et, soulevant le capot de la Jaguar se mit à farfouiller par-dessous.
« C’était trop beau, pensa Morane. J’aurais dû me douter que l’Ombre Jaune ne nous laisserait pas échapper aussi aisément. A présent, nous allons avoir à nous expliquer avec les dacoïts. J’ai froid dans le dos rien qu’en y songeant… »